Quand le jazz est là (2003) "La Louisiane"

Les descendants des esclaves noirs et des immigrés européens qui se sont fixés en Louisiane pouvaient-ils trouver, dans ce brassage ethnique, un moyen de communication plus convaincant que la musique ?
Des cantiques religieux très rythmés, des vieilles ballades traditionnelles et des mélodies pianistiques syncopées est né, au début du siècle précédent, dans le pays des mythiques bateaux à aubes, le jazz que décrient quelques-uns, fort rares, qui y sont allergiques mais que ses accros encensent tous azimuts...

(fin pour les cadets et les juniors)

À La Nouvelle-Orléans, protégée de l'impétueux Mississippi* par des levées, le dixie rassemble divers styles allant du blues au ragtime. Tout instrument électrique en est exclu. L'infatigable trompettiste, au visage boursouflé et aux badigoinces quasi éclatées, souffle, au sein d'un chorus, des contre-ut tonitruants.
D'aucuns ne croient-ils pas que les notes suraiguës dues à cette octave paroxystique effarouchent les ouaouarons coassant en chœur sous les boscoyos, voire les maringouins pullulant dans les maiches désolés ou dans les ciprières où croît le cyprès chauve ?

(fin pour les seniors amateurs)

Les drums d'un percussionniste ponctueront la cadence hachée du riff... Peut-on passer sous silence le zydeco issu du rhythm and blues et de la musique cajun qui s'est frayé un chemin tortueux dans la végétation exubérante des bayous ? Et les jam-sessions dans lesquelles se regroupent tant de combos ?
Oui, le jazz, père du be-bop et du boogie-woogie, a éclos ici, entre les cannaies ravagées par la pyrale et les cotonneries qui sont les foyers de la byssinose. Il s'est épanoui dans ce melting-pot où les langues anglaise et française se sont heurtées et unies comme sur vos copies.

(fin pour les seniors professionnels)

* On tolérera Mississipi

Test pour départager les éventuels ex æquo :

À Baton Rouge, un maton ayant couru le marathon soignait ses ripatons tout rouges. Il caressa ensuite un chaton qui s'empiffrait de grattons. Enfin, faisant fi des qu'en-dira-t-on, il saisit à tâtons un bâton pour chasser des ratons qui s'en prenaient aux rogatons.

Concours d'orthographe de Marquette-lez-Lille du 23 mars 2003

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