L'orthosport : une approche ludique de l'orthographe dans l'enseignement secondaire (Claudine Descans)
N.B. : le nom, le principe et le logo de ce projet ne peuvent être repris sans l'accord écrit de Claudine Descans, conceptrice du projet.
Contacts
Claudine Couvreur-Descans, membre du Cercle d'Or (club belge d'orthographe)
Téléphone : 02 366 21 14 (Belgique)
Genèse du projet
L'idée a mûri en 1995 suite aux constats souvent désabusés de collègues enseignants : le français usuel devient médiocre, la plupart des gens rédigent difficilement et l'orthographe se perd.
Comment rendre plus attrayante cette langue si riche ? Comment persuader nos jeunes de la soigner davantage ?
Pour apprécier les compétences de quelqu'un, on recourt habituellement à une batterie d'épreuves orales et écrites où la capacité de formuler clairement un concept occupe une place importante. Une bonne maîtrise de l'orthographe constitue alors un indéniable plus.
Personnellement, je suis intimement convaincue que celle-ci dépend avant tout de notre faculté d'attention et de la compréhension réelle de l'énoncé qui nous est soumis. La méconnaissance des règles grammaticales, si elle est fréquente, n'est apparemment pas la première cause d'échec en ce domaine ; par contre, l'appauvrissement du vocabulaire élémentaire joue un rôle certain.
La plupart des élèves de l'enseignement secondaire ne font aucune relation entre les mots qu'ils doivent écrire et le contexte sémantique dans lequel ceux-ci se trouvent insérés ; leur apprendre à écrire sans faute incombe donc aux professeurs de toutes les disciplines. Multiplier en classe des exercices systématiques reste très rébarbatif ; il fallait imaginer autre chose.
L'élément déclencheur résulta du succès d'une de mes élèves de 3e T.G. aux Championnats nationaux d'Orthographe de mars 1996 : elle y fut proclamée « plus jeune lauréate ». Cela obligea les autres à admettre qu'avoir une bonne orthographe était possible sans trop d'efforts ! Et c'est ainsi qu'à la rentrée de septembre 1996-1997 (à l'Institut de la Sainte-Famille d'Helmet) est né l'Orthosport.
Logo
Il a été imaginé par Claudine Dubois, professeur de dessin qui avait déjà créé celui de l'école. Elle y a repris le crayon figurant la verticale du F, lui a accolé les bras et les jambes
nécessaires pour le mettre en mouvement et le faire jongler avec sport et orthographe.
Ce logo est donc symbolique de la naissance d'Orthosport à la Sainte-Famille d'Helmet, où l'on se donne du mal pour s'entraîner et réussir.
Critères de base
1) Présenter, lors des épreuves de sélection, des textes courts ; lors des épreuves finales, choisir de préférence des textes d'auteurs belges (afin de faire apprécier ces derniers par
nos jeunes)
2) Veiller à ce que ces textes soient bien écrits et accessibles au commun des mortels, c'est-à-dire dépourvus de termes qui ne se retrouvent jamais dans le langage courant et qu'on
utiliserait sciemment pour tendre des pièges
3) Équilibrer orthographe grammaticale et orthographe d'usage
4) Construire une progression des difficultés rencontrées en reprenant l'un ou l'autre élément figurant au programme des différents cours suivis pendant l'année scolaire, que ce soient
des termes spécifiques à l'une ou l'autre discipline ou des accords grammaticaux ; le(s) professeur(s) Concerné(s) rappellera(ont) ces éléments lors de la correction collective ultérieure
5) N'attribuer aucune cotation chiffrée mais se baser sur le nombre de fautes pour classer les lauréats par ordre alphabétique
6) Se conformer à l'esprit des championnats nationaux d'Orthographe créés par Joseph Hanse en 1972 et désormais organisés par madame Michèle Lenoble-Pinson, des Facultés Saint-Louis.
Modalités
1) Il s'agit d'une compétition entre classes d'un même niveau (niveau 1 = classes de 1ère et 2e ; niveau 2 = classes de 3e et 4e ; niveau 3 = classes
de 5e et 6e)
2) Une fois par mois, pendant la même semaine, un même texte est dicté (par un professeur volontaire) aux élèves d'un même niveau
3) Ce texte ne peut dépasser dix lignes dactylographiées, doit évidemment être agréable à lire et privilégier un français courant mais correct
4) Lors de la correction (sans cotation), on retiendra les 5 meilleurs résultats de chaque classe (qu'il y ait ou non des fautes) ; un grand tableau récapitulatif placé dans le couloir
principal de l'école les affiche ensuite, par ordre alphabétique
5) Les élèves « nominés » plusieurs fois sont notés de façon plus voyante sur le grand tableau, de manière à provoquer une émulation
6) Cinq épreuves éliminatoires sont organisées au cours de l'année scolaire
7) En mai, on procède à des quarts de finale auxquels participent automatiquement (s'ils le désirent) tous les élèves inscrits au moins une fois sur le tableau ; les dix meilleurs de
chaque niveau reçoivent un prix et sont admis aux demi-finales après lesquelles sont retenus cinq rescapés, également récompensés, qui disputent enfin la grande finale, assortie
de trois prix de plus grande importance et d'un diplôme. Ces épreuves-ci sont organisées par niveau, toutes classes confondues.
Comment dicter ?
- Le texte est lu une première fois dans son entièreté ; quelques précisions de sens peuvent éventuellement être données si les élèves éprouvent de réelles difficultés.
- On dicte ensuite à allure modérée, avec la ponctuation et en répétant une ou deux fois les morceaux de phrase.
- Le texte entier, sans ponctuation, fait l'objet d'une dernière lecture.
- Un temps de réflexion (5 minutes au moins) est laissé aux élèves avant le ramassage des copies.
Critères de correction
On compte une faute pour toute erreur grammaticale, une demi-faute pour une erreur d'orthographe d'usage ou de ponctuation. En aucun cas, on n'attribue de points, mais on note que l'élève a fait x fautes.
Résultats actuels de l'expérience
Après 11 années de pratique, ce concours intra-muros semble apprécié par les élèves qui, très souvent, réclament eux-mêmes les épreuves. On a vu s'y distinguer des éléments réputés difficiles ou habituellement peu brillants dans leur scolarité habituelle. Nombre d'entre eux ont considérablement amélioré leur orthographe. Un élève de 1eA et un autre de 6e ont été, à leur tour, lauréats des Championnats nationaux d'Orthographe.
Projets
Dans un premier temps, essayer d'étendre l'Orthosport à d'autres écoles. Toute suggestion dans ce sens est donc la bienvenue.
Ensuite, organiser un concours national pour adolescents, en quelque sorte une suite du « Balfroid » (uniquement destiné aux élèves de l'enseignement fondamental).
On assurerait ainsi une liaison naturelle vers les Championnats nationaux d'Orthographe, officiels et éminents.
Orthosport : Niveau 1 (Classes de 1re et de 2e) - 1997
Orthosport : Niveau 1 (Classes de 1re et de 2e) - 1999
Orthosport : Niveau 2 (Classes de 3e et de 4e) - 1997)
Orthosport : Niveau 2 (Classes de 1re et de 2e) - 1999