Afrique amie

Autour de l'arbre à palabres d'un marché togolais, dans un labyrinthe d'allées étroites, s'agglutinent des fabricants d'objets hétéroclites. Sur des nattes de raphia aux motifs géométriques, un artisan sculpte l'ébène noire pendant qu'un vannier façonne des cabas et des paniers de paille pansus. Des calebasses hautes en couleur, pleines à ras bord(s) de mil, de maïs, d'huile de palme ou de beurre de karité côtoient des bassines émaillées contenant des épices dont l'effluve pimenté chatouille mes narines et déclenche une salve d'éternuements.

(fin pour les cadets et les juniors)

Saisi par la fièvre acheteuse qui m'échauffe toujours lors de nos soldes semestriels, je m'adresse à un tisserand et marchande un boubou bigarré qui ravira ma femme. Près de moi, à l'ombre d'un rônier, un griot obstiné tente de neutraliser avec sa kora les accords dissonants de son voisin, percussionniste sur balafon. Sur l'étal d'un féticheur, des amulettes m'amusent. Le marabout futé m'entraîne dans une cahute en banco - cette espèce de pisé - et me vante confidentiellement les vertus exceptionnelles d'une mixtion rouge sang qui me permettrait de léviter... Il finit par me vendre sept cauris frottés d'axonge de phacochère, censés m'attirer la sympathie universelle.

(fin pour les seniors amateurs)

L'harmattan se lève et chasse les touffeurs. Il est déjà temps de regagner la mère patrie ! L'avion survole un krak en poto-poto, un troupeau de bubales bossus, des cacaoyères et des caféières débroussées. Présentement, un peu patraque, je regrette d'avoir abusé du tchapalo, des ignames farineuses et du gari aussi. Et je m'en veux d'avoir troqué in extremis mes coquillages porte-bonheur contre un walé en plastique made in Taiwan (Taïwan) !
Évidemment cette collection de photos fort jaunies n'éclaire pas beaucoup votre lanterne sur les problèmes de l'Afrique actuelle... De plus un doute m'envahit : si je vous ai fait fauter, me considérerez-vous encore comme votre cher pote à mots ou votre pote à mots cher(s) ?

(fin pour les seniors professionnels)

Tests pour départager d'éventuels ex æquo :

1/ Les fonios, les foufous et les foutous ne provoquent pas la turista.
2/ Doit-on lapider l'élapidé et l'aglyphe sous prétexte que l'on n'est pas ophiolâtre ?
3/ L'onchocercose n'est pas due à des cramcrams mais à des craw-craw (crow-crow).
4/ Arrivées au marigot, les adolescentes emplissent l'estagnon avec les puisettes qu'elles ont
apportées.
5/ Les dioulas roués vendent des samaras tressés, des javas fleuris et même des dabas affûtées.
6/ Allongés sur des taras vernis, les commensaux mangent des niébés assaisonnés de pili-pili
tout en écoutant des sanzas et des djembés.

Concours d'orthographe de Marquette-lez-Lille du 17 mars2001

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