Un havre de paix

Comme l'a si joliment chanté le poète trop tôt disparu, c'est un jardin extraordinaire, témoin la faune et la flore si présentes en toutes saisons. On y accède par un sentier en zigzag bordé de rhododendrons aux bouquets mauves, d'hortensias exubérants et zinzolin, de dieffenbachias aux larges feuilles maculées d'un blanc crémeux et de buissons-ardents épineux encore appelés pyracanthas. Des cornouillers aux branches rouge vif encadrent un massif de groseilliers à maquereau.


Situé à mi-coteau, il bénéficie d'un bel ensoleillement grâce à l'élagage annuel des branches faîtières des quelque vingt peupliers d'Italie et de liards ne valant pas un kopeck mais qui donnent au lieu belle allure en le ceignant aux trois quarts. Çà et là, quelques volis rappellent la colère d'Éole. Dès les tout premiers jours vernaux, le promeneur solitaire est saisi par les exhalaisons enivrantes des seringas (seringats) en fleur et charmé par les chants harmonieux des mésanges à casque(s) de jais qui zinzinulent à qui mieux.


Les saisons qui se sont succédé n'ont en rien altéré la beauté de ce paysage idyllique où croissent de-ci de-là quantité de dahlias pourpres, de rosiers odoriférants, de myosotis et de reines-des-prés. Toi qui bâilles sur ta feuille blanche, pose ton portemine ou ton stylo-feutre, oublie les musiques disco, quitte la ville sur-le-champ. Va rejoindre la pie toute honteuse d'être surprise, les geais qui cajolent continûment et s'égaillent dans le petit coin d'ouche voisin et la kyrielle d'insectes dansant à l'envi dans la lumière bleutée du jour.

 

Christian Lelièvre
Vainqueur de la dictée de Paris


Tests pour départager les éventuels ex aequo

De soi-disant entraîneurs, à la gorge résonnante, excellemment rémunérés, très distinguables, se montrent solennels mais convaincants devant des spectateurs cool dispersés dans un amphithéâtre suranné aux tentures incarnats et rouge ponceau.

Ayant affaire à un voisin retors et peu accommodant, la paysanne vieillotte mais toujours fiérote reste sur son quant-à-soi. Craignant d'être laissée-pour-compte, tremblotante, elle se résout, avec appréhension, à s'adresser à un huissier incorruptible, l'exhortant à démêler l'écheveau de son affaire de lipizzans très cotés et à minorer la somme indûment déclarée.

Que diriez-vous d'une gibelotte aux pleurotes toujours appréciés pour déjeuner ? Préférez-vous des doyennés sucrées, des reverchons recherchés, pourpre foncé ou des quetsches parfumées ? Au dessert, je vous propose un délicieux croquembouche, une gosette aux abricots, un banana split ou un strudel parfumé à la cannelle...
Pour terminer, un cappuccino au lait bien mousseux ! Bon appétit !